mercredi 20 mai 2015
Le 26 janvier 2012, deux membres supposés du Collectif Anonymous « Triskel » et « Kloud » étaient mis en examen dans le cadre d’une enquête sur l’opération GreenRights (#OperationGreenRights) ; une campagne contre le nucléaire, orchestrée dans plusieurs pays européens, qui avait notamment visé les serveurs d’EDF suite à la catastrophe de Fukushima au Japon.
La police a mis la main sur un tract virtuel du Collectif Anonymous mentionnant l’adresse : irc.lc/anonops/operationgreenrights.
Or, un simple whois sur irl.lc révélait l’identité du propriétaire du site, Pierrick Goujon. Et son IP avait été enregistrés dans les logs d’EDF, comme celles de centaines de milliers d’autres personnes (curieux, journalistes, etc.) qui ont consulté les sites visés par l’attaque.
Après s’être fait signifié son placement en garde à vue, les policiers de la DCRI entrent chez lui et s’intéressent à ses ordinateurs et disques durs. Pendant ce temps, les gendarmes fouillent un peu partout, « y compris dans les culottes de ma meuf », à la recherche d’un masque d’Anonymous.
« 80 gendarmes ont été mobilisés » outre « 16 super agents de la DCRI ». Triskel est mis au frais pendant 60 heures, dont 45 heures de garde à vue à Paris, à l’issue de laquelle il sera mis en examen puis placé sous contrôle judiciaire.
En décembre 2013, Triskel est finalement poursuivi pour « participation à une entente formée en vue de conduire des entraves par déni de service, contre plusieurs producteurs / distributeurs d’énergie ».
Triskel a utilement fait savoir que son site de redirection vers le réseau IRC AnonOps n’avait pour vocation que de « rendre plus accessible les canaux de discussion Internet Relay Chat », nullement de mener à bien des attaques par déni de service (DDoS). Le site « n’est pas conçu spécifiquement pour le mouvement Anonymous » ni pour commettre de telles attaques.
« L’enquête n’a pas permis de démontrer que [le prévenu] a eu l’intention de participer à des attaques ou d’en faciliter la réalisation ». « il n’a ni créé ni diffusé des messages incitant à participer à la campagne GreenRights ».
Cependant, l’affaire n’est pas terminé puisque le procureur de la République a décidé de faire appel...
Pour en savoir plus - Les rapports de la DCRI sur Anonymous