samedi 23 mars 2013
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Près d’un an après son arrestation, dans une lettre passionnée diffusée par ses avocats le 21 Février, Jeremy Hammond, qui fait face à une peine de 30 ans à la prison à vie pour son rôle dans le hack de l’agence de renseignement privée « Stratfor », a condamné le gouvernement américain pour sa responsabilité dans le décès du militant pour un internet libre Aaron Swartz. Remerciements à Anabraxas pour la traduction française.
La mort tragique du combattant pour la liberté sur Internet Aaron Swartz révèle la stratégie ratée de "cybersécurité" du gouvernement, ainsi que sa corruption systématique à travers ses enquêtes sur la criminalité informatique, la loi sur la propriété intellectuelle, et la transparence des corporations/gouvernements. Dans une société prétendument fondée sur les principes de démocratie et une "procédure légale régulière", les efforts d’Aaron pour libérer l’Internet, y compris la distribution gratuite d’essais JSTOR universitaires, l’accès aux archives judiciaires publiques sur PACER, l’arrêt du passage de la loi SOPA / PIPA, et le développement de la licence Creative Commons font de lui un héros, et non un criminel.
Ce ne sont pas les « crimes » qu’Aaron aurait soi-disant commis qui ont fait de lui une cible de poursuites fédérales, mais ses idées – élaboré dans son manifeste « Guerrilla Open Access Manifesto » – que le gouvernement a trouvé tellement dangereux. La poursuite agressive du procureur général des États Unis, truffée d’abus et de mauvaise conduite, est ce qui a conduit à la mort ce héros. Ce chapitre triste et enrageant devrait servir de signal d’alarme nous éveillant tous sur le danger inhérent à notre système de justice pénale.
Le cas d’Aaron est une partie de la récente expansion agressive, politiquement motivée du droit criminel informatique où hackers et activistes sont de plus en plus criminalisés en raison de prétendues « cyber-menaces terroristes ». Le procureur général des États-Unis pour le district sud de New York, Preet Bharara, dont le bureau est en poursuite contre moi et mes co-accusés dans l’affaire du procès contre Lulzsec, a tenu un discours alarmiste, comme la menace d’une imminente « cyber-attaque à la Pearl Harbor » pour justifier ces poursuites. En même temps, le gouvernement forme et déploie régulièrement leurs propres pirates informatiques pour lancer des cyber-attaques sophistiquées contre les infrastructures des pays étrangers, tels que le virus Stuxnet et Flame, sans la connaissance, la consultation du public, ni déclaration de guerre officielle, ni le consentement des autorités internationales.
DARPA, US Cyber Command, la NSA et de nombreux contractants privés du gouvernement fédéral recrutent ouvertement les pirates pour développer les capacités défensives et offensives et construire des réseaux de surveillance numérique orwelliens, non conçus pour accroître la sécurité nationale, mais pour faire avancer l’impérialisme américain. Ils vont même jusqu’à assister et prendre la parole lors des conférences de pirates informatiques, comme DEFCON, tentent de soudoyer les hackerspaces pour leurs recherches, et ont créé l’insulte de la « Journée nationale du hacker civique » - efforts qui devraient être boycottés ou confrontés à chaque étape de leur parcours.
Aaron est un héros parce qu’il a refusé de suivre le programme du gouvernement, au lieu de cela il a utilisé son intelligence et sa passion pour créer une société transparente. Dans le cadre du mouvement du logiciel libre, la publication libre de droits, le partage de fichiers ouvert, et le développement de la cryptographie et de la technologie d’anonymat, les cyber-activistes ont révélé la pauvreté du néo-libéralisme et de la propriété intellectuelle. Aaron s’est opposé à réduire tout à une marchandise pouvant être achetée ou vendue pour un profit.
Site officiel - Courage Fondation