lundi 27 février 2023
Depuis l’invasion russe en Ukraine, les hacktivistes du monde entier se sont unis pour lancer des cyber-attaques contre Poutine et ses partisans. Les hackers ont été confrontés à un problème : que faire des nombreux documents et fichiers qu’ils ont récupérés ?
Le site internet DDoSecrets propose aux groupes de hackers pro-ukrainiens de soumettre anonymement leurs fichiers capturés via la plateforme en ligne. Contrairement à Wikileaks, DDoSecrets ne s’arrêtent pas à la Russie. Ils publient des gigaoctets de données récupérées auprès de groupes comme le Network Battalion 65’ (@xxNB65) affilié au collectif Anonymous.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, DDoSecrets a publié plus de 40 ensembles de données de fuites russes, totalisant au moins 5,8 téraoctets. Le Collectif a publié plus de six millions de documents russes en moins de deux mois après le début de la guerre. NBC News rapporte que le site "pourrait être le meilleur référentiel public de tous les fichiers russes prétendument divulgués depuis le début de l’invasion", et The Intercept écrit qu’il était devenu le "foyer de facto" des fuites russes
« Déclaré impartial, DDoSecrets montre néanmoins une éthique qui semble fusionner la politique anarchiste, la curiosité d’un hacker pour les connaissances interdites et une sympathie générale pour les opprimés. »
« En général, nous ne connaissons pas nos sources et n’avons pas de contact avec elles après qu’elles ont soumis des documents. Il arrive qu’une source demande à être nommée publiquement, auquel cas nous vérifions son identité et lui attribuons la fuite » — Emma Best.
Ce sigle est un clin d’œil aux attaques par saturation des serveurs organisées entre autres par le collectif d’hacktivistes Anonymous. Mais contrairement aux attaques par « déni de service distribué, DDoS », le groupe « Distributed Denial of Secrets » lutte contre le secret par le biais de publications.
Le projet a été lancé en décembre 2018 par une ancienne membre de Wikileaks, Emma Best, journaliste américaine de la sécurité nationale et un autre membre connu sous le nom de « The Architect ». Ensemble ils ont entrepris de se distinguer de WikiLeaks, qui « s’était transformé, selon eux, en un instrument au service de l’ego de Julian Assange ».
« WikiLeaks est mort », a déclaré à Bloomberg un porte-parole du groupe NB65, qui a déclaré s’être tourné vers la plateforme DDoSecrets. Il a également révélé que d’autres fuites de données russes seront diffusées sur le site de divulgation dans les semaines à venir.
« Jusqu’à ce que la Russie cesse toute action militaire en Ukraine, nous continuerons à y pirater tout ce que nous pouvons »
— Source : Daniel Schurter - watson.ch + Wikipedia