mercredi 23 mai 2012
Le ministre de la Sécurité publique du Québec, Robert Dutil, ne prend pas à la légère les menaces du collectif Anonymous : « Aujourd’hui avec Internet, il ya des pirates qui sont capables de pirater. » (Lulz). Les informaticiens du ministère de la Sécurité publique sont à pied d’œuvre afin de colmater les brèches. Pour limiter les cyberattaques, le ministère de l’Éducation a pour sa part décidé de fermer son site le soir et les fins de semaines.
La Belle Province se rebelle avec force, dans la rue et sur les réseaux, contre des articles de loi dignes d’un État policier. Défiant la police, les québécois crient leur colère depuis la loi liberticide de vendredi dernier. Le texte était supposé mettre fin aux manifestations étudiantes contre l’augmentation des frais de scolarité.
Cent. C’est le nombre de jours qui se sont écoulés depuis qu’a débuté le « printemps érable », ce mouvement des étudiants québécois contre l’augmentation programmée de leurs frais de scolarité.
Mais depuis vendredi, la contestation s’est étendue à toute la population, suite à la promulgation d’une loi spéciale. La « loi 78 » vise à limiter les manifestations et à éradiquer les piquets de grève devant les établissements universitaires, jusqu’en juillet 2013. Les organisateurs de manifestations sont désormais tenus de prévenir huit heures à l’avance les autorités pour tout événement rassemblant plus de cinquante personnes. Ils doivent en communiquer le parcours ainsi que la durée. Rien que nous ne connaissions déjà en France.
Anonymous a apporté son soutien en publiant deux vidéos-communiqués intitulées « #OpQuébec ». Au vu de l’usage de termes français et non québécois, elles ne semblent pas avoir été créées par une frange québécoise du collectif informel, comme l’analyse Florent Daudens sur Radiocanada.
Devant l’entrave à la liberté d’association et d’expression que constitue la « loi 78 », le Collectif Anonymous a appliqué les sanctions habituelles. Le site Internet du ministère de la Sécurité publique du Québec, ainsi que celui de la Déontologie policière ont été « défaçés ».
— Le Québec vibre par Anaïs Richardin (Owni.fr)