25 avril 2022 00:00
Le célèbre collectif de pirates informatiques et d’activistes politiques, identifiable par son seul masque, est en guerre contre la Russie. Dès le 24 février, les Anonymous supprimait le site web de la chaîne de télévision RT, soutenue par Moscou, qui diffusait à l’époque en Europe.
Quelques jours plus tard, le groupe piratait des chaînes de télé contrôlées par le Kremlin comme Moscou 24 ou Channel One, en diffusant des images de la guerre en Ukraine censurées en Russie. Le piratage n’a duré que quelques minutes. L’objectif des Anonymous consistait à montrer aux Russes, privés d’information, la réalité du conflit cachée par la propagande de l’État. On y apercevait Kharkiv, la ville ukrainienne pilonnée de bombes par l’armée russe, le 23 mars.
Au mois de mars, Anonymous revendiquait le piratage de plus de 35 000 fichiers de la banque centrale russe. Puis, comme le raconte le magazine Digital, l’ADN, un autre compte affilié à Anonymous affirme avoir piraté à la même période plus de 500 000 imprimantes à travers toute la Russie, activées à distance pour imprimer des messages anti propagande sur le conflit ukrainien.
Anonymous a aussi revendiqué avoir pris le contrôle à distance du yacht personnel de Poutine, le renommant FCKPTN et indiquant comme sa destination d’arrivée aux autorités maritimes, l’enfer.
Vendredi, le compte Twitter Anonymous a donc confirmé que le piratage se poursuivra jusqu’à ce que les troupes russes stoppent leur agression en Ukraine.
Anonymous a aussi fait des émules. Début mars, le média ukrainien Graeca Pravda a publié les noms des informations personnelles comme les dates de naissance, les adresses, les numéros de passeport et les affiliations militaires de 120 000 soldats russes combattant en Ukraine. Un épisode de plus dans la cyber-guerre qui oppose l’Ukraine à la Russie depuis deux mois.
Mais selon Viktor Zara, l’une des têtes de la cyber-défense ukrainienne, interviewé dans le Washington Post : "le potentiel des pirates russes, soutenus par l’État, a été surestimé et les cyber attaques n’ont pas joué un rôle majeur dans le conflit."
— France Culture - Les Enjeux des réseaux sociaux.