lundi 2 novembre 2015
En mars 2013, le Musée du Jeu de Paume s’est ajouté à la liste des utilisateurs du réseau Facebook qui voient leur compte suspendu à cause du contenu publié. La page a été bloquée pendant 24 heures après la publication d’une photographie artistique de 1940 présentant une femme nue, qui annonçait une exposition. La photo a engendré le blocage de la page, avant d’être republiée ornée d’un rectangle noir cachant la poitrine dénudée.
C’est loin d’être la première fois que le réseau social censure ainsi du contenu. En octobre 2012, le quotidien suisse La Tribune de Genève faisait les frais de son choix artistique pour illustrer un article portant sur une opération du sexe féminin.
L’Origine du monde, de Gustave Courbet, œuvre d’art exposée au Musée d’Orsay, était supprimée en quelques heures, et le compte du journal suspendu.
Le photographe allemand Olli Waldhauer a fait une expérience pour protester contre la politique de censure de Facebook, plus conciliante envers les commentaires racistes qu’envers la nudité. Sur la photo, une femme en petite culotte et seins nus se tient derrière un homme assis dans un fauteuil, tenant une pancarte à connotation xénophobe, inspiré des campagnes antisémites des années 30 en Allemagne :
"Kauft nicht bei Juden ! ... N’achetez pas chez les Juifs !"
La photo a rapidement été supprimée de Facebook mais a été massivement relayée sur Twitter à l’aide du hashtag #Nippelstatthetze que l’on peut traduire par « mamelons plutôt que dénigrement ». Facebook efface systématiquement les photos de nu mais est plus laxiste envers les commentaires racistes et xénophobes de ses utilisateurs.
"Je trouve ça bien que tant de personnes aient téléchargé la photo et montré qu’ils ne veulent pas de messages racistes sur Facebook", s’est félicité le photographe.