mercredi 6 mai 2015
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« Breaking The Silence », une organisation non gouvernementale formée par d’anciens combattants de l’armée israélienne, a publié une série de témoignages attestant de multiples exactions commises à Gaza en juillet et août 2014. 60 soldats ont accepté de témoigner sous couvert d’anonymat.
Le document est publié alors que les agissements des soldats israéliens pendant cette guerre continuent d’être examinés à la loupe par l’ONU, et par la Palestine qui veut faire juger les dirigeants israéliens pour crimes de guerre par la Cour pénale internationale, dont elle est officiellement membre depuis le 1er avril 2015.
Dans un témoignage recueilli par "Briser le silence", un soldat affirme que "les règles d’engagement dispensées aux soldats sur le terrain consistaient à ouvrir le feu, ouvrir le feu partout (...)". "Le postulat de départ était qu’à partir du moment où nous entrions dans la bande de Gaza, quiconque osait montrer sa tête était un terroriste".
Un soldat raconte que deux femmes marchant dans un verger avaient été repérées puis tuées simplement parce qu’elles étaient trop près des lignes israéliennes. Après inspection des corps, il s’est avéré qu’elles n’étaient pas armées.
"Elles ont quand même été listées comme terroristes. On leur avait tiré dessus, alors évidemment elles devaient être des terroristes", affirme le soldat, amer.
Selon un article paru dans le quotidien britannique The Guardian le 17 mars, Israël aurait exercé de fortes pressions sur les représentants des Nations Unies à Jérusalem pour éviter l’inclusion des Forces de défense israéliennes dans la « liste de la honte » du Secrétaire général de l’ONU répertoriant les groupes armés ayant commis de graves violations des droits des enfants lors de conflits armés.
Les combats à Gaza l’été dernier ont eu un effet dévastateur sur les enfants. Les frappes aériennes israéliennes sur lesquelles Human Rights Watch a enquêté ont tué de nombreux civils, y compris des enfants. Le blocus de la bande de Gaza a en outre eu un impact désastreux sur la santé des enfants palestiniens, en raison des entraves à la livraison de nourriture, de médicaments et d’autres produits de base.
L’opération conduite entre le 8 juillet et le 26 août 2014, avait entraîné la mort de près de 2 100 Palestiniens - pour la grande majorité des civils, femmes et enfants.