jeudi 10 mai 2012
Délaissant les plateaux de télévision le Canal historico-comique des Anonymous prend la parole pour un communiqué 100% officiel et en français of course : « Nous nous adressons aujourd’hui à l’ensemble des Anonymous et des gens qui se sentent proches du mouvement Anonymous,... Euuuhhh ! nous pensons que c’est dangereux,... »
Suite à un communiqué pathétique mais presque de pseudo-leaders qui contestent l’association Anonymous/Occupy, nous répétons que le Collectif Anonymous réunit des personnes de tous horizons et n’a pas de « hiérarchie ni de responsables désignés ». Anonymous fonctionne sur la base du volontariat et de la collaboration des individus. Au travers d’espaces de communication publics tels que le chat par Internet (IRC=Internet Relay Chat), des projets sont proposés par des équipes temporaires réunies autour d’un objectif spécifique. Si d’autres personnes sont intéressées par ces projets, alors Anonymous agit collectivement.
Sur le réseau IRC AnonOps (Anonymous Operations), tout membre de la communauté peut créer son propre canal de discussion pour organiser une opération. Il suffit simplement de contacter un administrateur ou opérateur pour la mise en place du channel. IRC AnonOps est un endroit ouvert au débat où chacun peut s’exprimer librement.
Sabine Blanc (Owni.fr) : Historiquement, les Anonymous ont le lulz dans l’ADN, cet humour potache parfois aux limites du bon goût, comme l’a théorisé l’anthropologue spécialiste ès Anonymous Biella Coleman. Votre berceau, rappelle-t-elle, ce sont les bas-fonds féconds du bazar Internet, le fameux forum 4chan et son infréquentable board /b/ [...]
En un mot comme en cent, chers Anonymous-français-qui-vous-exprimez-d’une-voix, vous devenez aussi ennuyeux qu’un homme politique de base, soucieux de régler sa comm’ comme de la ligne de code. Vous vous en tirez d’ailleurs très bien, il n’y a pas un poil qui dépasse.
L’anthropologue Gabriella Coleman, spécialiste reconnue des Anonymous, a été la première à suivre le mouvement. Dans un article fleuve, initialement paru en anglais, Gabriella Coleman synthétise ses découvertes et ses analyses sur le Collectif Anonymous. Chercheuse en sciences humaines à l’Université de New York, elle est l’une des plus fines observatrices des activistes d’Occupy Wall Street.