jeudi 7 mai 2015
Dernier pirate écolo, Paul Watson s’est fait connaître par ses actions directes visant à empêcher les braconniers de pêcher des espèces protégées. Défenseur des baleines, dauphins, phoques, orques, requins et autres créatures vivant sur notre planète, il met toute son énergie depuis plus de 40 ans à la sauvegarde de la faune maritime et lutte sans relâche contre tous les braconniers des océans. Invité de LCI (voir vidéo), l’homme recherché par Interpol à la demande du Japon a expliqué pourquoi son navire portait l’étendard des pirates.
Oui. Le Japon essaie de m’attraper alors c’est difficile de voyager, mais je suis libre de venir en France et aux États-Unis. Un mandat d’arrêt international a été émis par le Costa Rica. Ils m’accusent de « manœuvre dangereuse d’un navire » au Costa Rica et de « conspiration d’abordage » au Japon. De ce fait, j’ai été inscrit sur la liste rouge d’Interpol.
Cette liste rouge d’Interpol est faite pour les tueurs en série et les criminels de guerre. La France l’a bien compris et me laisse tranquille. La Cour internationale de justice avait émis un jugement en notre faveur, mais cela n’a rien changé.
Concrètement, ils veulent ma tête parce que nous les avons empêché de tuer illégalement des baleines dans l’océan Antarctique, ce qui représente des pertes de plusieurs dizaines de millions de dollars pour les armateurs.
Les océans constituent le système vital de la planète. Ils régulent la température et produisent 80 % de l’oxygène que nous respirons. Tout est interdépendant, et si vous cassez les équilibres, tout s’effondre et vous vous retrouvez avec des océans remplis de méduses : le fait qu’elles soient si nombreuses aujourd’hui est un symptôme de l’effondrement des écosystèmes.
« Si les poissons disparaissent, les océans mourront. Si les océans meurent, nous mourrons tous dans les dix années suivantes. »
Nous luttons contre le braconnage, nous intervenons contre les activités illégales. Les lois, règles et traités nécessaires à la protection des océans existent, mais les gouvernements refusent de les faire appliquer pour des raisons politiques et économiques.
« Aujourd’hui, 40 % de ce qui est pêché l’est de manière illégale. Face à cela, nous rassemblons les preuves de l’illégalité des pêcheurs, puis nous bloquons leurs opérations afin qu’ils arrêtent. »
« Nous avons quatorze groupes locaux et plus d’une centaine de volontaires sur le long terme. L’idée c’est que chacun mette au profit de la cause ce qu’il sait faire de mieux. Ça nous permet de participer à plus de 150 évènements par an en France. »
« En ce moment on prépare une grosse campagne anti-captivité en Méditerranée. Il y aura plusieurs axes, des bateaux mais aussi de la sensibilisation : aller à la rencontre des gens, leur permettre de rencontrer des mammifères marins dans leur écosystème par exemple. L’idée c’est de faire prendre conscience aux gens de l’horreur de la captivité. »
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