samedi 16 avril 2016
Ex-assistant du procureur de la cour pénale internationale (CPI) et désormais conseiller juridique de Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, Juan Branco a été gazé par un CRS dans la nuit du 6 avril à Paris, boulevard Saint Germain.
C’est via la Quadrature du Net association qui se bat pour les libertés sur Internet, qu’il a fait la connaissance de Julian Assange devenu l’ennemi numéro 1 des États-Unis pour avoir révélé des documents confidentiels sur les méthodes opératoires de l’armée américaine en Irak. Une fois par mois, il rend visite à Julian Assange réfugié à l’ambassade d’Équateur à Londres « J’ai commencé à aider Julian et son équipe il y a trois ans. J’ai une spécialité en droit international qui les intéressait et j’ai une connaissance de la France qui leur est utile. »
Dans une lettre ouverte à François Hollande publiée par le quotidien « Le Monde » le 3 juillet 2015, Julian Assange avait demandé à la France de l’accueillir.
En m’accueillant, la France accomplirait un geste humanitaire mais aussi probablement symbolique, envoyant un encouragement à tous les journalistes et lanceurs d’alerte qui, de par le monde, risquent leur vie au quotidien pour permettre à leurs concitoyens de faire un pas de plus vers la vérité. Elle enverrait aussi un signal à tous ceux qui, de par le monde, saisis par l’hubris, trahissent leurs valeurs en s’attaquant incessamment aux citoyens qui s’y refusent.
La France a longtemps été porteuse d’espérance et de singularité pour de nombreux peuples et individus de par le monde. Ses mythes nourrissent encore aujourd’hui bien des enfances. Mes liens avec ce pays ne sont pas seulement idéels. De 2007 jusqu’à la perte de ma liberté en 2010, j’y ai résidé. Nos structures techniques y sont encore installées.
Je n’ai pas pu les voir depuis maintenant cinq ans, depuis que la persécution politique à mon égard a commencé. La situation présente leur cause d’immenses difficultés. J’ai dû garder leur existence secrète jusqu’à aujourd’hui dans le but de les protéger. J’ai aujourd’hui l’espoir que la situation et l’appui dont je bénéficie permettront de le protéger. Mon fils aîné, aujourd’hui adulte, et à ma mère, en Australie, subissent en effet encore aujourd’hui les conséquences de ma situation.
Les menaces de mort, le harcèlement, y compris venant de personnes ayant des liens avec l’appareil militaire états-unien, ont commencé au même moment qu’émergeaient les appels à mon assassinat. Ils ont dû changer d’identité et réduire leurs échanges avec moi.
« Je pense que la France n’est plus en mesure de prendre le moindre risque face aux États-Unis après les révélations sur la NSA, et c’est triste. »