jeudi 15 janvier 2015
Tictictictic... À Charlie, nous avons un chien, un cocker roux qui s’appelle Lila. Bon, en vrai, il n’est pas à nous tous, seulement à Éric. Dans l’équipe, c’est Cabu qu’il préfère.
Ce mercredi 7 janvier, il lui fait une de ces fêtes. Il faut dire que, sur la table de rédaction, il y a des galettes bretonnes apportées par Coco et un gâteau marbré que j’ai acheté pour marquer l’anniversaire de Luz. A coup sûr, Cabu va lui donner sa part.
Tictictictic... À Charlie, nous avons un chien, un cocker roux qui raye le parquet. Riss et Charb se foutent parfois de sa gueule pour que Luce prenne sa défense et lui caresse le haut du crâne. Honoré préfère les chats. Tignous, les mômes. Wolinski, lui, a un faible pour Catherine et Zineb.
Tictictictic... À Charlie, nous avons un chien, un cocker roux qui assiste à nos débats. « Pour ou contre Louis de Funès ? » Jean-Baptiste est plutôt pour. Curieusement, Philippe aussi. Fabrice s’en fout, il veut que notre planète tourne rond. Avant de répondre, Laurent doit mener une enquête. Antonio a intérêt à être contre. Gérard fait l’arbitrage. Pelloux dit : « j’ai son portable » (à de Funès).
Tictictictic... À Charlie, nous avons un chien, un cocker roux qui passe et repasse par le bureau de Mustapha. Bernard ne l’entend pas, il se marre (de son rire qui a un accent du Sud-Ouest... Ouais, c’est possible) en regardant Elsa faire de grands gestes pour nous parler de Lacan.
À Charlie, nous avons un chien, un cocker roux qui ne comprend pas pourquoi, le mercredi, il y a tant de personnes. Le reste de la semaine, seuls Angélique, Simon et Cécile lui tiennent compagnie. Le lundi, il a la chance de croiser Martine.
Pop pop pop pop... Puis, un silence de mort. Jean-Luc et moi restons à terre.
Soudain : Tictictictic !
À Charlie, nous avons un chien, un cocker roux qui nous signale que c’est bon, que nous pouvons maintenant nous relever, ils sont partis. Lila a été épargnée. Peut-être parce qu’elle est une femelle.
— Sigolène Vinson.